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Marjolaine Savador-Morel (plasticienne) - Château de Carrouges - Un été ornais contemporain

Anatomie comparee
Marjolaine Savador-Morel (plasticienne) - Château de Carrouges - Un été ornais contemporain

Période de l'exposition

17 juin 2023
au
17 septembre 2023

Horaires d'ouverture

Visite (comprenant la visite du Château) :

du 17/06 au 31/08 ouverture de 10h à 12h45 et de 14h à 18h

du  01/09 au 17/09 ouverture de 10h à 12h30 et de 14h à 17h

Tarifs de 5 à 6 €


L’art du fil est ma langue maternelle. Il m’a été transmis, dès mon plus jeune âge, par ma mère, Mylène Salvador, Maître d’art en dentelle aux fuseaux. À l’issue d’études d’arts appliqués à Caen et de sculpture à l’école Olivier de Serres à Paris, je me suis consacrée à l’histoire, la grammaire, l’orthographe, la syntaxe, la calligraphie… de la dentelle à l’aiguille et plus particulièrement de la dentelle au Point d’Alençon, tout d’abord en Belgique puis à l’Atelier national du Point d’Alençon relevant du Mobilier national. En 1998, j’ai obtenu le CAP Art de la dentelle, option dentelle à l’aiguille. En 2000, j’ai été lauréate du concours Un des Meilleurs Ouvriers de France en dessin pour dentelle à l’aiguille Point d’Alençon, Point d’Argentan.

Dans un besoin de recherches et de transmission, de 2001 à 2011, professeure en lycée professionnel au sein de l’Éducation nationale, j’ai enseigné les arts appliqués, les arts plastiques et l’histoire des arts.

Ma sensibilité, mes rencontres avec des artistes comme Franck David, Christian Lacroix, Annette Messager et Jean-Michel Othoniel, entre autres, m’ont amenées à dépasser la tradition de ce métier d’art. La dentelle est devenue mon moyen d’expression, ma voix. J’en ai fait un art plastique, un art contemporain. À la manière d’un poète qui tord la langue académique pour lui donner un rythme singulier et organique, j’en ai fait mon langage, ma langue vivante. 

Dans une chorégraphie élégante, agenouillée au sol, tournant autour de mon oeuvre ou debout les deux pieds plantés solidement dans la terre, j’élabore des sculptures faites de fil nylon. L’aiguille, mes mains, mon corps, mon âme sont des pinceaux, le fil en est la trace. Ses architectures sont des éloges à la nature entre ciel et terre. Elles résonnent et sont en interaction avec les origines du vivant. Elles dialoguent avec le microcosme et le macrocosme, incitent à la contemplation et invitent au mystère en bousculant les frontières entre un savoir-faire dentellier et une écriture plastique, entre science et art, entre vivant et spirituel, entre visible et invisible. 

Mes sculptures sont le fruit de recherches et de projets en lien avec des expositions personnelles ou collectives. Chaque lieu d’exposition est une nouvelle et unique installation, comme à Bayeux au Musée d’Art et d’Histoire Baron Gérard en 2015, à Bruges lors du Congrès mondial de la dentelle en 2018, au musée du textile et de la mode de Cholet et à l’Abbaye du Mont-Saint-Michel en 2019, à Alençon au Musée des Beaux-arts et de la Dentelle en 2020 ou dans les jardins et le musée de l’île Tatihou en 2020 et 2021. 

Mes racines sont encrées-ancrées dans un savoir-faire dentellier qui date du XVIIème siècle, elles me permettent de m’élever et de faire éclore, dans la lumière du XXIème siècle, mon intimité la plus profonde avec le monde. Le monde du vivant est fait d’architectures et de liens, similaires aux méandres de la dentelle. La dentelle est mon écriture et mes sculptures sont des odes qui tendent à traduire et à comprendre la beauté du monde, le mystère de la vie… Marjolaine Salvador-Morel

Pour cette exposition, l'objectif est que chaque sculpture rentre en dialogue, en vibration avec l'âme du château, avec l'identité de chaque salle de manière à ce que l'ensemble des installations soit en résonnance avec l'architecture, la scénographie et les oeuvres du lieu. Que cela raconte une histoire, un conte... que les installations et le château ne fasse plus qu'un.

Un été ornais